ESTEVAL est dans la transformation de produits fruitiers en jus locaux. Aujourd’hui, avec l’accompagnement du Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS), à travers sa filiale WE ! FUND, l’entreprise fondée par Valérie Quenum Ndiaye et Stéphane Ndiaye, va passer de 600 à 3.000 litres de jus de fruit par jour sur la période 2024 et 2025. Dans sa boutique de présentation des produits de sa marque ESTEVAL, Stéphane Quenum est en pleine discussion avec des collaboratrices. Ils sont entourés de divers cartons contenant plusieurs variétés de jus. Il y a du bissap, de l’ananas, du gingembre, du bouye, etc. Avec son associée, Valérie Quenum Ndiaye, la transformation des produits locaux est un véritable défi, voire une passion. C’est ce qui les a poussés à mettre en place en 2003 cette entreprise avant de se formaliser en 2008.
Un duo, sur un terrain connu. Car si Stéphane est ingénieur agronome, Valérie, elle, est nutritionniste. « Nous œuvrons depuis plus d’une quinzaine d’années dans la transformation des produits locaux, et plus particulièrement des jus, à savoir le bissap, le gingembre, le bouye, le tamarin, le ditakh, etc. Donc nous avons une présence sur le marché national, et aussi sur l’export », souligne Stéphane, le sourire aux lèvres. À l’en croire, ce projet est né du constat qu’il y a beaucoup de produits alimentaires, avec énormément de produits importés, dont on ne connaît même pas trop comment ils sont fabriqués.
Aujourd’hui, ces deux profils complémentaires sont exclusivement au service d’une meilleure consommation mais également de la transformation des produits du terroir. « Nous avons démarré dans la cuisine de Valérie, la directrice. Ensuite, nous avons créé une SARL, puis nous avons déménagé, à Grand-Mbao, sur un site de 500 m². C’est un peu ça l’évolution. Nous sommes passés, pour vous donner une d’idée, de trois salariés à peu près à une quarantaine aujourd’hui », explique Stéphane Quenum. Aujourd’hui, leur fierté est de travailler en partenariat avec les femmes, les hommes, les jeunes, agriculteurs ou cueilleurs qui vivent de ces matières en leur apportant un débouché et une valorisation.
WE FUND ! un déclic
Pour développer davantage sa gamme de produits, ESTEVAL a su compter sur l’accompagnement du FONSIS à travers sa filiale WE ! FUND. Dans ce cadre, un protocole d’investissement a été signé pour un montant de 350 millions de FCFA. « C’est un accompagnement financier et technique, notamment pour moderniser et augmenter la capacité de production, pour densifier le réseau de distribution des produits, et améliorer également le packaging, pour le volet marketing », souligne Stéphane Quenum. Aujourd’hui dit il, les impacts de cet appui se ressentent à plusieurs niveaux. A titre illustratif, la production est passée de 600 litres par jour à 1.000 litres en l’espace de 4 mois d’activité. Elle devrait progressivement passer pour cette année 2025 à 3.000 litres par jour. « Pour vous donner un peu un ordre d’idée, nous allons multiplier la capacité de production par 5 en l’espace d’un an d’activité. L’accompagnement du WE ! FUND a été impactant pour la Société. Il a aussi une forte dimension genre pour l’impact socioéconomique du projet auprès des femmes. Cet investissement a permis de rendre la société plus attractive en invitant d’autres partenaires investisseurs dans l’actionnariat de l’entreprise, ajoute Stéphane Quenum. Du point de vue emploi, grâce à WE ! FUND, ESTEVAL va passer de 15 à 50 employés à moyen terme. L’autre avantage de ce partenariat est une installation dans la zone économique et industrielle de l’Aprosi à Diamniadio. « Nous allons changer le site de production. Nous allons nous moderniser le processus de production, accroître considérablement les volumes de distribution des produits, notamment à l’export. La société a récemment obtenu une certification ISO 9001, qui est une norme de management de la qualité mondialement reconnue qui offre de nouvelles perspectives de développement sur le marché international.
La société envisage de renforcer la sécurisation de son approvisionnement en matières premières avec une collaboration plus accrue avec les producteurs horticoles au Sénégal. « Nous avons tout un programme de suivi avec les producteurs des différentes zones, notamment pour le bissap et le bouye. Le bissap, c’est dans la zone de Diourbel, Toubacouta, Kaolack. On doit aussi leur fournir des semences certifiées, notamment pour le bissap. Il y a un suivi-accompagnement après achat de leurs récoltes », prévoit ESTEVAL.