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Investissements et emplois : Le Fonsis change les paradigmes

Fini le temps où l’on ne présentait, pour principaux atouts d’investissement au Sénégal, que le Soleil et la démocratie, auxquels venait s’ajouter la proximité avec l’Europe. Cela n’ayant pas marché, Macky Sall a placé Amadou Hott à la tête du Fonsis, et ce dernier apporte une révolution silencieuse, dont tout le monde attend beaucoup.

Le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) est, à entendre son Directeur général Amadou Hott, un véritable bras armé de la politique de développement du pouvoir de Macky Sall. Hier, devant un parterre de journalistes, le Dg a développé sa vision de sa mission et des objectifs qui lui ont été assignés. Il en ressort que le Fonds souverain a une palette d’activités très étendue, et une manière de voir tout à fait révolutionnaire par rapport à tout ce qui s’est fait à ce jour dans ce pays.
Ainsi, le langage que le Sénégal, pouvoirs publics comme privés, avec à leur tête l’Agence nationale pour la promotion de l’investissement (Apix) ont longtemps véhiculé, pour présenter les atouts du pays, a toujours été le caractère central du pays, par rapport aux grands axes économiques du monde, à savoir, la proximité avec l’Europe, les Amériques, la fiabilité des moyens de communication, et par-dessus tout, les fondements démocratiques de l’Etat, qui ont permis au pays de maintenir sa forte stabilité dans une zone de fortes turbulences. Malheureusement au finish, tous ces atouts n’ont pas apporté de décollage économique, ni même, on l’a vu avec encore plus d’acuité dernièrement, amélioré l’attractivité du pays pour les investisseurs. Tout au contraire, diraient des méchantes langues.

Un peu pour changer le cours des choses, Amadou Hott et son équipe prennent les choses par un autre bout. Le Fonsis, nourris par des fonds publics et par de l’emprunt levé sur le marché international pourra parler business à des entrepreneurs potentiels et leur montrer l’intérêt qu’il y a à investir au Sénégal, pour développer soit des joint-ventures, ou prendre des participations symboliques. Grâce à l’argent qu’il va posséder en fonds propres, argent qui pour l’essentiel pourra être tiré des actifs que l’Etat du Sénégal va lui transférer, le Fonsis pourra se présenter comme un partenaire crédible et fiable pour des investisseurs potentiels.

Il ne s’agit pas pour le fonds de dormir sur un matelas de cash, dont il se nourrira de dividendes. Amadou Hott le dit : «Ce qui nous intéresse, c’est que le projet se fasse, et que l’on ne tourne pas en rond, après avoir rencontré des autorités et signé des accords.» Le Dg sait qu’à la fin de son mandat, ou à la fin d’un exercice financier, il devrait pouvoir être jugé sur sa capacité à attirer des investissements, et également surtout sur le potentiel desdits investissements à créer des emplois. 

Le Fonsis, dont son Dg dit qu’il est une émanation du programme Yoonu yokkuté de Macky Sall a été conçu comme un instrument capable de préserver les intérêts des futures générations, remplira ses missions en encourageant des entrepreneurs locaux et étrangers à implanter leurs entreprises au Sénégal, et à y créer des emplois. Ces emplois créés permettront à l’Etat d’alléger la pression fiscale sur les populations, et en facilitant une plus grande redistribution des richesses créées. Fini donc le temps de vanter le Sénégal, pays du soleil et de la Teranga. On en vient maintenant au langage que tous les entrepreneurs comprennent, celui de l’argent et de sa rentabilité. Rendez-vous au Fonsis à la fin de 2015 pour un bilan d’étape !

Écrit par Mohamed Guèye

Source de l'article: 

Le Quotidien